Suite des premiers pas d'une nouvelle bande dessinée.
Un nouveau livre, c'est comme un bébé : Les parents sont tout juste au courant, mais ils préfèrent attendre un peu avant d'en faire part aux autres, de donner le prénom quand ils le connaissent, son sexe ou les conditions exactes dans lesquelles il a été conçu (J'ai d'ailleurs toujours trouvé ça un peu bizarre). Passons.
Bien que je ne sais que depuis peu que je vais réaliser l'album en question (j'estime d'ailleurs à la louche à deux ans le temps qu'il reste avant qu'il ne soit en librairie), je ne peux m'empêcher d'en causer un peu. Il sera en noir et blanc et va me permettre de ramener au premier-plan un peu de ces influences corbeno/wrightsonniennes qui m'ont tant marqué. Du coup, je lâche quelques infos et "photos de tournage" au fur et à mesure.
Ne me confiez jamais un secret !
Quelques photos. Il s'agit de la modélisation sommaire en papier mâché de la tête du héros macabre d'une nouvelle fantastique :
Un mort revenu hanter un petit village de campagne française à la fin du XIXe.
Ca me permet de voir la tête sous tous les angles afin de m'aider à en piger les volumes avant de passer à la réalisation des planches de BD proprement dites.
En son temps, Berni Wrightson avait fait la même chose au moment de réaliser son chef-d'oeuvre l'illustration du roman classique "Frankenstein" : A partir d'un crâne humain, il y avait ajouté de la cire pour obtenir les volumes tout en tendons et en nerfs saillants si caractéristiques de l'esthétique du maître du macabre.
Moi, j'ai fait avec les moyens du bord : De la vieille colle à tapisser, une boule de papier journal, mes doigts, mes cheveux (coupés la veille et récupérés à la corbeille), et un poil d'acrylique.
1h30 chrono plus tard (le temps de la "La Malédiction du Loup-Garou" en fond sonore), et c'est bon.
Les oreilles, c'est du papier hygiénique (d'où l'expression "être dur de la feuille" (J'essaie d'alléger le climat comme je peux).
J'ai bien essayé aussi avec du papier rose, mais ça le faisait moins.
"-To be or not to be en papier mâché... that's the question."
Pour finir, un crayonné d'une planche où l'on voit les premières intégrations de mon fantôme pathétique.
Il doit faire peur autant que pitié. J'essaye d'éviter le réalisme (pas forcément de bon goût quand on tape déjà dans un conte avec un revenant) pour privilégier une forme d'expressionnisme (exagération visuelle et narrative de la réalité pour s'appliquer à privilégier les traits de caractère ou d'ambiance, sur le modèle de Fritz Lang, Murnau ou encore Tim Burton).
That's all folks !
Ce week-end, rendez-vous samedi et dimanche à "la 25 ème heure du livre du Mans" pour des dédicaces de folie !
(puis ici-même ce lundi pour une nouvelle chronique de "Vos Héros vous ressemblent".)