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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 10:22

Hier est paru aux éditions Glénat "La Barbe-Bleue", un des trois (copieux) tomes de la collection "L'Origine des Contes"* initiée par le scénariste Philippe Bonifay, et dessiné par Stéphane Duval.

* Les deux autres albums de cette première trilogie étant : Blanche-Neige (Bonifay-Meddour) et Pinocchio (Bonifay-deRochebrune).

 

- Le principe en est génialement simple : imaginer le drame à partir duquel Perrault, Grimm ou Collodi ont pu imaginer leur conte, devenus depuis mythes universels.

 

Une manière de revisiter à la fois le conte, et l'histoire de son auteur. Le résultat ? Un très bel album de 80 pages qui étonnera les amateurs de contes.

 

 - Puisque j'en ai réalisé les couleurs (trois bons mois de travail),  je vous en dévoile de très larges extraits à l'occasion de sa parution.

 

- A noter que j'ai bien fait attention à ne rien montrer ici qui déflorerait l'intrigue ou des éléments importants de la trame.

 

C'est parti.

 

 

 

On commence par le visuel de couverture. D'aprèsun crayonné de Stéphane. Je l'ai dissuadé d'encrer son dessin, puisque la couleur était destinée à se supplanter au tracé noir, comme pour un tableau dont les coups de pinceau cacheraient totalement le crayonné fait au préalable sur la toile.

J'ai caché la silhouette d'une femme dans la flamme, car le nom de Barbe Bleue est indissociable de la folie meurtrière qu'il a exercé sur ses épouses.

 

Pour la couverture, l'idée de Stéphane était de marquer sa différence avec ce chacun sait de l'histoire, en plaçant à dessein un élément exotique, et propre à la version de Bonifay (un décor africain).

 

couverture

 

 Gros-plan sur le visage.

On distingue (entre la torche et les cheveux) un peu de la texture d'une toile, rappel de la sensation d'un tableau ancien. C'est en réalité un calque Photoshop sur lequel j'ai placé le scann d'un torchon blanc.

 

couv-close-up

 

 

On continue avec la planche 1.

 

A noter qu'aucun texte ne figure sur l'ensemble des planches que je vous montre ici, tout simplement car ils ne figurent pas sur les docs que l'éditeur me fournit. L'histoire, je la suis sur un jeu de photocopies fourni par Stéphane, pour être certain de comprendre les intentions des auteurs au moment d'imprimer mes propres intentions narratives par la couleur.

 

Ici, le travail de narration de Stéphane se suffit en lui-même : expression grave du personnage, dont la neige hivernale et le décor (cimetierre) est un reflet du crépuscule de sa propre vie.

Pour les habits, des couleurs froides (bleu-vert) s'imposent donc pour ne pas contredire cette idée globale.

La contre-plongée accentue encore cette sensation que je n'ai plus qu'à suivre sans insister.

 

01BARB1T

planche 4-5

 

Double-page où apparaît le titre et le nom des auteurs.

 

Nous sommes dans l'histoire que raconte le vieux Perrault sur la tombe de son frère (car oui, Perrault avait un frère...).

J'ai mis des couleurs douces, pour contraster avec la macabre mélancolie de la scène muette.  

04-05BARB1T  

 

planche 22

Deux frères, deux jumeaux héros de ce conte extrêmement noir.

Ici, j'utilise la lumière du feu pour accompagner/justifier les excès de couleur qui correspondent au conflit entre les deux  protagonistes. La dernière case est une vue d'une des rares rues médiévales du vieux Rennes (cours de la Psalette - derrière la cathédrale) à avoir échappé à l'incendie de 1720.

 

22BARB1T

 

 

planche 26 et 27

 

J'aime ce type de planches qui permettent de mettre deux ambiances chromatiques.

Froide et bleutée en haut, chaude (jaune, orange, "marrons chauds" en bas).

 

 Petite exclu ici : Par mégarde, le trait de Stéphane qui figurait les personnages sur le tableau, et qui devait être supprimé à l'impression, a passé les radars, et a fini imprimé dans l'album. Vous découvrez donc ici l'image en bas à gauche telle qu'elle aurait dû apparaître dans l'album. Pas bien grave, puisque ça ne gêne en rien la lecture et la compréhension de l'histoire. Juste un moyen pour les collectionneurs de distinguer la première édition, d'une future impression, où cette étourderie sera réparée sans faute.

 

 26BARB1T

 

 

27BARB1T

 

Planche 28

 

Suite directe des deux planches montrées plus tôt, et changement d'époque (nous sommes de retour auprès du vieux Charles Perrrault qui raconte l'histoire de la Barbe Bleue).

 

28BARB1T

 

Planche 33

 

Un saut dans l'histoire.

Changement de lieu, nous sommes désormais à Bruges et c'est l'une des premières pages que j'ai mis en couleur (il y a déjà plus d'un an). Je l'appelle la page Vermeer, à cause de la première case. Son sujet : Une jeune femme près d'une fenêtre, s'affaire à une tâche du quotidien. Ca, plus le travail de lumière que la chandelle - unique source de lumière - impose, m'a fait penser à l'oeuvre du peintre Hollandais (La laitière, la Jeune Fille à la Perle...).

 

33BARB1T

 

Planche 36

 

Très agréable planche de respiration. Changement de lieu, et avancée de quelques années dans l'histoire tragique des deux frangins. Je pense à Fraymond, génial coloriste d'Hermann sur les premiers Jérémiah, et surtout en l'occurence, des premiers tomes des "Tours de Bois-Maury". J'aime les couleurs de Fraymond, car il a des audaces géniales, toujours au service d'une saison, d'un frimat d'hiver, d'une moiteur estivale, et qu'il arrive à nous faire croire à la planche.

 

36BARB1T

 

 

 Planche 40

Ou : "Comment tricher avec la réalité en éclairant le personnage ou élément de décor sur lequel on souhaite attirer l'attention du lecteur".

Case 1, seule la végétation proche de la cavalière est détaillée, contrastée, et en couleur chaude. La silhouette se détache sur le fond, comme si un spot la suivait. Plus on s'éloigne d'eux (sous et à droite du pont), plus les couleurs se fondent dans une soupe de couleurs froide.

 

Stéphane place quand même des branches d'arbre pour inviter le regard à les suivre pour redescendre vers le bas, à gauche, pour lire les cases suivantes. Et la "tricherie" continue pour s'appliquer aux cases, et planches suivantes :

 40BARB1T

 

 

 Planches 45

 

On l'a vu, mes références pour cet album vont pour Fraymond, mais on pourrait ajouter (évidemment) François Bourgeon. Des couleurs plus naturelles, avec des matières comme la pierre, le bois, la boue, les tissus.

 

On, est très loin de mon travail sur Fox-Boy, qui est dans une toute autre vibration (code comics super-héros, série contemporaine...). Toutefois, cette sobriété globale ne rend que plus intéressante d'utiliser avec parcimonie des "flashs de couleurs", comme pour le mur et la hanche du garde autour de la torche dans la deuxième case de la planche ci-dessous.

 

 45BARB1T

 

 

 Planche 47.

 

Encore un changement brutal dans cette planche.

C'est le reflet de deux lieux que tout oppose : Jour, chaleur, Afrique, bonheur et détente pour le haut, nuit, froidure, mer, inquiétude et tension pour le bas.

 

Christian Rossi dit que la couleur, c'est la musique d'une BD. J'aime penser qu'on entend des chants joyeux accompagnées de rires en haut, et le fracas asourdissant de la tempête en bas.

 47BARB1T

 

Planche 51.

Toujours ces "tricheries" pour distinguer les éléments à retenir dans chacune de ces cases chargées. De son côté, Stéphane m'a mâché le travail en posant des lignes de lianes et branchages parfaitement  à dessein pour accompagner cette lecture brouillonne dans son sujet, mais au final parfaitement lisible (enfin il me semble !).

 

Comment ne pas penser à Emmanuel Lepage (La Terre sans Mal; Muchacho) quand on aborde ces ambiances tropicales.

 

 51BARB1T

 

 Planche 58

 

Une de mes préférées, si ce n'est celle dont je suis le plus content :

 

un des deux frères va prendre pour femme une femme du village où il est (actuel Cameroun).

C'est donc une nuit nuptiale à laquelle on nous convie.

 

La jeune épouse tient un linge blanc, symbole de sa virginité offerte. Lui, dévoile une statue d'elle, sculptée dans le bois. Il lui exprime à quel point la beauté du corps de la femme ne sera jamais égalée par la main de l'artiste "Dussé-je apprendre l'art du ciseau un millier d'années, jamais je n'atteindrai une telle perfection dûe à la main de Dieu" - (de mémoire).

 

Il me fallait donc, à la fois rendre hommage au sculpteur en faisant le plus beau modelé possible de sa statue... mais aussi, passer à un stade absolument supérieur pour nous faire ressentir le contact doux d'une main sur des fesses, le frémissement d'une peau émue...

 

Ces cases de fesses sont donc sans doute ce que j'ai fait de mieux dans tout l'album.

 56BARB1T

 

 

 Planche 57 (suite directe de la précédente).

 

Idée géniale de Stéphane que de rythmer la lune de miel avec les tambours de la fête dehors, dans un parfait gauffrier.

Alternance de couleurs chaud/froid, ou les "TAMTAMTAMTAM" oranges renvoient à l'intérieur, comme le bleu du bijou dans la barbe répond au bleu de la nuit dehors.

 

Simple, efficace.

 

J'ai pensé à une planche de Barry Windsor Smith pour un vieil épisode des X-Men ( Spécial Strange 52 - p.16 - Uncanny X-Men 198), dans laquelle Tornade/Storm fait naître un enfant dans une planche entrecoupée de scènes de danse à l'extérieur de la case. Stéphane ne connaissait pas, mais la convergence d'idée quant à la mise en scène est très intéressante.

57BARB1T

 

 

 Planche 59

 

Juste pour le changement abrupt Afrique dans le passé/Hiver au présent narratif.

59BARB1T

 

Planche 60

Encore une de ces belles cases de respiration.

Tout le talent de Stéphane pour juger quand une scène apparemment sans importance (toute l'histoire, finalement rien que du papier), s'envole au loin.

60BARB1T

 

 

Planche 62.

Juste pour les ambiances de nuit.

Utiliser la lune pour distinguer les éléments importants de la page. 

62BARB1T

 

 Planche 65

Changement (à nouveau) de décor.

Un carnaval à Venise. Je l'appelle la case M&M's, Allez savoir pourquoi...

65BARB1T

 

 Placneh 73

 

Dernière que je vous montrerai, de peur de vous dévoiler des pages qui éclaireraient trop sur les ficelles du scénario.

Avant de rentrer dans l'histoire racontée, il y a une ellipse narrative que Stéphane à traduit dans le dernier strip par un changement de style (ici, un effet tapisserie de Bayeux).

J'ai retrouvé les teintes utilisées à l'époque pour le mettre en couleur, et utilisé un léger effet de biseautage-estampage autour du trait de Stéphane pour donner l'impression d'un canevas brodé, et la texture velours d'une image plate.

73BARB1T

 

 Dernière image, une première idée de couverture (un peu tordue), où les deux frères jumeaux, reflets l'un de l'autre, se touchent du bout des doigts dans un miroir, format en creux une image de tête de mort (reculez un peu, ça marchera mieux).

 

 

L'idée sera finalement écartée (pour le meilleur)  pour l'image en haut de ce (trèèèès) long article.

 

maquette-couv-skull5

 

 

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22 janvier 2013 2 22 /01 /janvier /2013 10:48

La couverture d'une bande dessinée à paraître aux belles éditions Mosquito dessinée par Marcelé sur un scénario de Rodolphe. J'ai fait la couleur (l'intérieur est en noir et blanc).

 

C'est à un voyage émouvant que nous convient les auteurs. Il y a ici un peu de cette belle équipe formée jadis par Christin et Bilal (La Partie de Chasse; Le Vaisseau de Pierre...).

 
A paraître en février (80p. - 15 €).
Le visuel n'est pas à 100 % contractuel, puisque cette pré-maquette ne figure pas le nom du scénariste Rodolphe.Markheim-Couv3-ter.jpg

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 13:53

- Je suis en plein maquettage d'un livre autour des fameuses éditions ROA qui reprendra tout mon trav... euh... reprenons.

- Je disais donc que je suis en plein maquettage d'un livre autour des fameuses éditions ROA qui reprendra toute... LA COLLECTION d'un certain Alain Chevrel, grand spécialiste (le plus grand d'ailleurs, voire le seul ?) des défuntes éditions d'illustrés de son enfance.

 

Il y aura toutes les couvertures et planches présentées sur son blog (abandonné en l'état depuis un an), plus un certain nombre d'inédits et d'originaux savoureux. Comme il est un peu tôt dévoiler de quoi cela aura l'air (parution prévue vers juin aux éditions Mosquito), je vais vous causer un peu animation en attendant.

 

 

 

Je vais commencer tout bientôt un travail de coloriste/décorateur en collaboration avec l'illustrateur jeunesse Thierry Nouveau, dans le cadre de la réalisation d'un court-métrage d'animation commandé par France-Télécom.

 

Nous avons réalisé un premier test concluant d'animation avec le réalisateur Pierre Bouchon à partir d'un crayonné-test de Thierry.

 

En voici ma mise en couleur, étape par étape.

 

decor-marais

1 - dessin brut.

 

On commence par le dessin de Thierry - une scène de marais - où les traits se superposent volontairement.

Dans la version définitive, il faut imaginer que chaque plan est séparé sur un calque à part, depuis la partie la plus lointaine (ciel) vers l'élément le plus proche du spectateur (tiges de roseaux à gauche).

 

 

decor-marais2

2 - Arrière-plan.

 

C'est le même principe qu'au théâtre : le décor de fond est peint sur une fresque dans le fond avec des éléments mobiles placés plus ou moins vers l'avant de la scène, afin de permettre aux acteurs d'évoluer comme ils le souhaitent entre eux, et donner cette impression de profondeur au public. 

 Pour le dessin animé aussi, les personnages animés (séparés sur des celluloïds) évoluent image par image, avant d'être soigneusement placés un par un dans le décor et à la profondeur qui leur correspond.

 

 

decor-marais3 

3 - Fond rapproché.

 

Arrivent la mer et le soleil. L'intérêt de les séparer du ciel est qu'un bateau peut surgir de l'horizon, et de déplacer le soleil si le plan d'animation le demande (story-board).

 

decor-marais4

4 - Eléments de premier-plan plus éloignés.

 

Interviennent ensuite de nouveaux éléments entre lesquels l'animation pourra se jouer. Imaginons une barque venue du lointain. Elle pourra être animée DEVANT le calque où se trouve la mer... et DERRIERE celui où est délimitée l'île. Nous pourrons donc la faire disparaître au moment où elle naviguera au niveau de l'arbre du deuxième-plan.

 

decor-marais5

5 - Eléments de premier-plan moyens.

 

J'imagine que vous avez compris le principe : ceux qui pratiquent Photoshop sont familiers de cette logique de disposition arrière-avant plan par plan, comme un mille feuille transparent vu du dessus, où seuls les éléments placés tout "en haut" sont complètement visibles.

 

decor-marais6

6 - Eléments de premier-plan.

 

L'intérêt de coloriser ENTIEREMENT chaque plan, c'est à dire de ne pas interrompre ma mise en couleur dans des endroits que l'on ne verra à priori pas (comme la mer derrière le tronc du gros arbre, ou derrière les rochers que je viens d'ajouter), ets justement qu'à l'inverse d'une image fixe, il est fort possible que le réalisateur décide de zoomer  dans l'image. Dans ce cas, il peut avoir besoin d'éloigner les divers éléments qui la composent vers la gauche ou vers la droite, suivant le chemin subjectif qu'il veut faire suivre à sa caméra.

 

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7 - Eléments de premier-plan ++.

 

Dernière découpe de plan, les roseaux, qu'on peut parfaitement imaginer se voir imprimer un léger mouvement de gauche à droite dû au vent.

Vous noterez que je m'attache à séparer clairement les plans en jouant à la fois sur des contrastes de couleurs chaudes à l'arrière... et froides à l'avant. Le fond (là où se déroulera l'animation et où je souhaite donc attirer le regard) est clair et coloré, là où le premier-plan (sombre et froid) sert plus d'encadrement. Cela peut donner cette impression que les protagonistes sont épiés. Cet effet sera, si le réalisateur le souhaite, renforcé par l'ajout de mouvement de caméra (accroupissement de l'oeil de caméra devenu subjectif), puis d'autres effets (musique apropriée, ajout de la bande sonore d'une respiration...).

 

decor-marais-color

Couleur seule

 

 

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 09:45

Après la région Parisienne qui se trouve naturellement  première au classement du nombre de dessinateurs/scénaristes au mètre carré (parce qu'elle draine des gens venus d'un peu partout pour se rapprocher de "là-où-ça-se-passe"), la Bretagne serait la région la mieux pourvue en auteurs de BD et illustrateurs.

  candidatC'est possible. Certains s'amuseront à y voir la conséquence logique d'une certaine magie du pays celtique, bordé de mers et de légendes. Un peu court pour moi. Il n'y a qu'à voir la diversité des genres traités, des gens qui la pratiquent et des structures qui la composent pour chercher ailleurs que dans la fascination pour l'iode et les galettes une raison à cet attrait pour la Bretagne.

    Certes, il y a les Bourgeon, Pellerin, Kraehn, et autres Plessix ou Lepage, stars locales de la profession et dessinateurs prodigieux, mais je souhaite parler ici d'un auteur tout à fait à part : Malo Louarn.

  Né en 1947, Malo Louarn débute auprès de Greg à la fin des années 60 dans le journal Tintin, avant de passer chez le concurrent Spirou (Le Candidat), et de tenter l'aventure en solo avec la fameuse série qu'il laissera alors inachevée sur le monde du football (La Vedette, puis Le Canonnier de Vodkagrad).


Le Candidat version 2007 : A l'inverse de Lucky Luke : Albert Dupont n'a pas cédé aux lois anti-tabac!

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"La Vedette" reprend du service en 2010.


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Le Canonnier de Vodkagrad - version 2010 !  (éd. P'tit Louis)


Suivra dans les années 80 la série de son personnage de journaliste Rona, auquel Malo Louarn consacrera 5 albums et dont la prépublication dans le journal Ouest-France, ajoutée à sa présence à la télé sur France 3 Bretagne aux côtés de Gégé dans l'émission hebdomadaire "Le dessin du samedi", lui assurera une popularité jamais démentie depuis.

Sa marque de fabrique ? Un dessin à la Franquin, nerveux et expressif sur des dialogues désopilants plaqués sur des trames évoquant Tintin revu par Jean Yanne ! Rien que ça !


Le bon sens qui coule à travers ses planches comme une lampée de cognac dans la gorge d'un notaire de province, lui vient directement des petits moustachus clopeux qu'il fréquente dans le troquet près de chez lui.

couverture

"Le Pays où les Rivières sont des Fleuves" - Tome 1 de Rona cuvée 2008   (éd. P'tit Louis)

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Malo Louarn, c'est la Bretagne frondeuse, celle qui ne s'aligne pas sur les décisions qu'on prend pour elle dans les couloirs lointains de Paris ou Bruxelles. C'est aussi la Bretagne qui refuse de limiter son patrimoine imaginaire à des bigoudens en plastique, des triskels sur Tee-shirt pour touristes ou des merlineries asseptisées pondues façon Pokemon (suivez mon regard).

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Toujours, l'amour des décors. Ici, les vieilles pierres ne sont pas un accessoire voyant, mais le cadre naturel d'une aventure rocambolesque.

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Depuis 2007, et la reparution saluée du Candidat, Malo Louarn a repris les pinceaux de la série Rona pour notre plus grand plaisir. Ainsi, les éditions P'tit Louis rééditent peu à peu l'ensemble de son oeuvre augmentée de nouveaux albums RONA !

  J'ai l'honneur de participer à la mise en couleur et le nettoyage des planches d'origines pour les albums réédités, moyen idéal de (re)découvrir le trait d'un grand artiste (vous l'aurez compris : je suis fan !).







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Si vous voulez savoir ce qu'est un breton dans son milieu naturel, jetez vos anciens livres, produits prémachés pour une région Disneyland... et plongez-vous dans le monde attachant de Malo Louarn !




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