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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 11:02

Nouvelle collaboration pour moi, celle avec le magazine publié publié par l'organisme Livre et Lecture en Bretagne.

Rencontrés autour des opérations d'ateliers BD en milieu carcéral, je suis ravi qu'ils aient fait appel à moi pour ce qui est une première incursion de l'illustration en couverture de leur magazine trimestriel Pages de Bretagne, en lieu et place d'une photographie comme il font habituellement.

 

Il s'agissait en l'occurence pour le numéro automne 2013 de faire un portrait de l'écrivain Albert Bensoussan.

 

Un tour rapide de la bibliographie de cet écrivain au parcours particulièrement riche m'a permis de convoquer des images du Alger de son enfance, de Franco (il a en son temps assuré une traduction en Français d'un pamphlet particulièrement courageux contre le dictateur), d'un bio de Edith Piaf,  parmi mille autres choses.

 

Albert-Bensoussan+titre

 

Pour la réalisation proprement dite, j'ai dessiné en pensant à Sergio Toppi, qui a souvent réalisé ce type d'exercice dans sa carrière d'illustrateur pour revue. Du coup, c'est sous influence du maître que cette illutration est sortie en quelques heures (une demie-nuit pour être exact).

 

Gros-plans :

 

Albert-Bensoussan-detail2

 

Ce qui m'intéressait en l'occurence dans les illustrations de Toppi, et que j'ai essayé d'appliquer ici, c'est l'arrêt du trait. Quand le crayon se lève, quand le cerné, le contour d'une silhouette imbriquée dans une autre n'est pas là ou on le trouve habituellement. Je ne dessine pas un loup, mais j'arrête mon trait autour de lui quand il doit apparaître.

 

Car dans la vie, il n'y a pas de contour noir autour des choses. Ce n'est qu'une traduction comme une autrede la réalité. Il y en a d'autres possibles. Le temps d'une illustration, essayons de nouvelles choses.

 

Quelques traits à l'intérieur de la "zone loup" définira le volume et le pelage de l'animal. Idem pour le feuillet  et ses cheveux de l'écrivain juste à sa gauche, le turban du vieux berbère, les cheveux et la silhouette de Piaf...

 

 

Même chose pour la trnasposition en traits de la casquette et la silhouette de Franco, de la canne du Bossu (lecture d'enfance marquante de Bensoussan, ainsi que Croc Blanc, qui nous vaut ce loup hurlant). 

 

Albert-Bensoussan-detail1

 

Evidemment, Toppi n'est pas le seul à pratiquer ce dessin par l'absence de trait (Frank Miller dans Sin City, Munoz et Sampayo, Steranko, parmi mille autres). Mais celui-ci a élevé cette technique jusqu'à la fascination pour moi, notamment pour les couvertures Italiennes de la revue Sgt Kirk.

 

Pour ceux que ça intéresse, l'oeuvre de Toppi est à déguster sans modération en Français aux éditions Mosquito.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 10:28

Il faut bien l'annoncer, je travaille en pointillé (traduire : "quand mon emploi du temps me le permet")  sur l'adaptation de contes d'un de mes écrivains préférés : Claude Seignolle. C'est prévu chez Mosquito, et il n'y a pas de date de prévue pour l'heure.

 

Qui est Claude Seignolle ?  Un jeune homme né en 1917 qui vient donc de fêter ses 95 ans à la fraise.

Moi qui viens de créer ici la section "Aimons-nous vivants" à l'occasion du décès d'un de mes dessinateurs préférés Sergio Toppi, je joins aujourd'hui le geste à la parole en évoquant ici celui que je considère comme l'une de nos grandes plumes.

 

 

Le nom de l'écrivain Claude Seignolle  vous est peut-être familier si vous collectionnez comme moi les poche de la collection Marabout Fantastique qui a fait les délices des amateurs de fantastique des années 60-70 pour y avoir publié dans son catalogue les plus grands :

Bram Stocker, Mary Shelley, Jean Ray, RL Stevenson, Thomas Owen, Henry James, Meyrinck, Bradbury, Bloch, Haggard, Maturin, Selma Lagerlof, Hans H. Ewers et Claude Seignolle (donc) sont quelques-uns des grands noms à avoir figuré au catalogue dirigé par Jean-Baptiste Baronian, sous les couvertures sublimes de Henri Lievins (à quand un livre sur son oeuvre ?).

 

2591-Marabout_original.jpg

 

 

En deuxième position derrière son ami Jean Ray (gagnant toute catégorie avec pas moins de 23 ouvrages dans la collection sous son seul nom), c'est Claude Seignolle qui tient gaillardement la deuxième place du plus souvent édité chez Marabout fantastique, avec pas moins de six fois les honneurs de voir son nom en couverture en haut d'un livre de la collection.

 

2592-Marabout_1_original.jpg

 

Et si je glisse au long de cet article tant de couvertures de Marabout, sans qu'aucune ne soit celle d'un roman de Seignolle, c'est parce que leur graphisme radical, flashy comme les affiches des vieux films de la Hammer, sont à la base de ma fascination pour le catalogue, lentement rassemblé en collection quasi-complète au fil de vide-greniers. 

 

Mais quand je lis et relis ses nouvelles et romans, je pense aux dessins du maître du macabre, Bernie Wrightson.

Plus particulièrement à la période où il publiait des histoires courtes en noir et blanc dans feu le magazine Creepy.

 Des nouvelles de Seignolle, extraites du "Château de l'Etrange" ont d'ailleurs été publiées il y a 43 ans, dans les premiers numéros de Eerie, avec des illustrations d'un tout jeune fan nommé... Pierre Dubois !

J'ai donc commencé il y a bientôt deux ans à adapter une dizaine de ses nouvelles fantastiques et horribles en bande dessinées, et - comme il se doit - en noir et blanc.

 

"Celui qui avait Toujours Froid" est la première réalisée à ce jour. Elle fait 10 pages.

Il s'agit de l'histoire d'un revenant venu hanter un village Breton. Cette nouvelle, je suis tombé dessus quand j'avais dans les 15 ans, parmi d'autres récits regroupés dans la collection "Légendes de France" (ed. France Loisirs).

 

Longtemps, j'ai oublié et la nouvelle et le nom de l'auteur. ce dernier m'est revenu 4-5 ans plus tard, alors que je glandais à la fac, et que je commençais à m'intéresser à la littérature gothique, via les adaptations d'Edgar Poe du même Wrightson sus-cité, ou par Richard Corben.

 

Si j'ai très vite lâché la Fac et l'Anglais, les auteurs cités plus hauts sont devenus des sources d'inspiration pour mes dessins, et Claude Seignolle m'est revenu à la figure comme une évidence fondatrice dans nombre de mes embryons d'histoires d'alors.

 

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours pensé que son style tout en image, cet art de la chute, feraient d'excellentes transpositions de notre culture folklorique avec les outils des auteurs américains que j'idôlatre littéralement. Mais aurais-je imaginé que Claude Seignolle était toujours des nôtres, et qu'il adouberait ma démarche ? Certainement pas. 

 

  2593-Marabout 2 original

 

 

 Retour en arrière (le dernier). Pierre Dubois, qui vient de signer la préface de mon premier livre (nous sommes en 1995). Je le croise alors de temps en temps à Rennes où tout le monde ici le reconnaît dans la rue pour ses prestations télévisées sur France 3 Ouest. Il m'a alors raconté comment il a rencontré le même Claude Seignolle quelques décennies plus, et comment celui-ci avait été son mentor ! Tout cela relevait de l'improbabilité, tout en étant tellement logique !

 

Il se passera pourtant encore près de 15 ans avant que le nom, l'oeuvre de Seignolle me fasse le contacter par lettre en 2010.

Et la réponse de ce dernier fût immédiate, et très positive quant à mon désir d'adapter quelques unes de ses nouvelles macabres en bande dessinée. C'est à cette occasion également que je suis rentré en contact avec les éditions Mosquito, et que Michel Jans m'a avoué avoir souvent bourlingué dans sa jeunesse, avec des livres de Claude Seignolle plein le sac à dos !

 

La boucle est bouclée.

 

 

La première nouvelle adaptée par moi a eu les honneurs d'une première publication en juin dernier, en ouverture d'une copieuse bibliographie de Seignolle, revue et augmentée, et signée d'un passionné (le mot est faible au regard de l'individu !) de l'oeuvre du maître.

 

A cette occasion donc, le fou en question m'a demandé de faire une illustration et une maquette de la couverture dans l'esprit de ces sublimes peintures d'Henry Lievens (voir plus haut), en guise de couverture pour cette nouvelle mouture (plus de 250 pages, tout de même !)

 

Le résultat ci-dessous :

 

couverture

 

Le dos du même livre, avec tranche incluse, pastichant la maquette et le logo originel du fameux Marabout perché, livre en main :

 

couverture-arrière-web

 

Ce travail a été fait au printemps, mais je ne le publie qu'aujourdh'ui, car il fallait garder la surprise à Claude. C'est donc à l'occasion de son quatre-vingt quinzième printemps qu'Alain Sprauel est venu lui rendre visite dans son antre (au sens le plus exact du terme, croyez-moi), pour lui remettre quelques exemplaires du premier tirage de ce livre tout-à-fait collector.

 

La photo ci-dessous faisait partie de l'envoi reçu fin-jui, avec mon propre exemplaire du livre. Elle montre Claude Seignolle, tout heureux de sa surprise...

 

Photo-Seignolle-biblio

 

... ci-dessous, la dédicace qui y figure...

 

dédicace

 

 Ainsi que la page-titre réalisée par votre serviteur :

 

page-titre

La même avec le texte, telle qu'elle figurera dans l'adaptation en BD pour introduire la nouvelle intitulée "Comme une Odeur de Loup" :

 

2-bis

 

Une autre page d'introduction :

 

1

 

... et pour finir, la première page du premier récit (qui en compte 10),  "Celui qui avait Toujours Froid" :

 

CQATF-1

Le reste, je le garde pour l'heure de la parution de l'album !

 

 

Quant à la bibliographie de Claude Seignolle, plus d'infos ici

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 19:42

Si vous souhaitez exercer un jour ce beau métier d'illustrateur free-Lance, je vous conseille la chronique suivante.

Quant aux autres, je ne peux que vous conseiller de passer outre, et continuer d'apprécier les livres en bienheureux.

 

 

Ah, on n'en finit pas de gloser sur les rapports commanditaires/éditeurs/auteurs !

 

En effet, les deux premiers ne sont pas forcément une seule et même entité : Ici, le commanditaire du livre "Contes Léonards" est la communauté de communes du Pays de Lesneven (Nord-Finistère - Le fameux pays du Léon qui donne son titre au livre). Et ce n'est pas simple de travailler avec plusieurs interlocuteurs... A plus forte raison quand l'un d'entre eux est un politique, que celui-ci se réveille après la bataille, et ne semble pas savoir ce qu'il veut.

  

 

Au matin de faire imprimer la couverture du-dit livre (celle-là même qui a déjà fait l'objet d'au moins 6 versions et autant de chroniques ici-même), l'éditeur m'appelle pour me dire que "le client" ne veut pas du tout de cette couverture, pourtant validée il y a 3 semaines aujourd'hui. 

- Pour info, le livre est programmé pour une sortie le 2 mai 2011.

- Nous sommes le 15 avril.

 

Et on me renvoie une vague couverture faite il y a 3 ans (au début du projet), sans doute par un maquettiste des éditions. Cette image a probablement été montée d'après une illustration trouvée sur le net. Mon nom n'était alors pas encore impliqué (je n'ai été contacté pour ce projet qu'en décembre dernier, pour un feu vert officiel à la mi-mars).

 

Cette image provisoire (cf.ci-dessous), avait pour seule fonction d'aider un politique à se figurer un livre qui n'existait alors encore qu'à l'état d'idée, pour en valider le principe et le format.

 

Le dessin n'était donc bien là qu'à titre indicatif. J'en veux pour preuve qu' il n'est pas question de fées dans ces contes, pas plus que de Korrigans. Plutôt des anecdotes pittoresques, historiettes tantôt drôles, tantôt frissonnantes, une ou deux bondieuseries locales et autant d'histoires de revenants. Les habitués du blog ont d'ailleurs pu voir ici ou le style de dessins que j'ai pu en tirer.

 

Peu à voir donc avec la proposition ci-dessous :

 

Contes leonards 1

 

On revient à hier matin. Coup de fil de l'éditeur de chez COOP BREIZH - éditeur par ailleurs précieux pour son catalogue tourné vers une production en Bretagne de qualité - il est important à ce stade de le souligner.

 

L'éditeur donc, m'annonce que le client VEUT ce premier dessin. Celui-là même affiché juste deux lignes au-dessus.

 

Parce que c'est ça qu'il a vu il y a ans, et que c'est ça qu'il veut aujourd'hui. C'est le CLIENT : Il a donc RAISON. En tout cas, c'est ce qu'on m'explique très gentiment.

 

Quelques heures plus tard, le dessin suivant était mailé à l'éditeur :

 

couverture-7.jpg

 

- A 8 heures et demie ce matin (5 heures de sommeil pour moi - une moyenne de ces dernières semaines), coup de fil de l'éditeur ravi et soulagé : "C'EST la couverture ! Encore bravo ! Tu as bien bossé... Et tard !"

   

 

A Will Eisner, dessinateur de comics légendaire récemment décédé et grand théoricien d'un métier qu'il a contribué à élever, des élèves d'Angoulême assis en tailleur comme des indiens ont demandé :

 

"- Aviez-vous conscience de révolutionner la BD, quand vous faisiez ces fabuleux épisodes du Spirit dans les années 50 ?"

 

Réponse du maître :

 

"- Peut-être. Parfois seulement.

- Sans doute autour de 4 heures du matin, quand je me creusais encore la tête pour trouver une meilleure idée que la plus évidente, alors que j'avais un épisode entier à livrer à l'aube !"

 

Alors comme Will Eisner en son temps (toutes proportions gardées, hein : je ne me compare pas !) J'ai concilié exigences du commanditaire, de l'éditeur... avec les miennes aussi.

 

Si vous voulez faire ce métier, bravo ! Il y a de grandes satisfactions, rencontres et épanouissements à en attendre. Mais sachez aussi que le genre de situations décrite plus haut n'est pas forcément un cas isolé, et arrive régulièrement ! Il m'a paru ... disons intéressant de mentionner cet épisode dans un blog censé rendre compte du travail d'un auteur free-lance - Ne serait-ce qu'une fois !

   

Allez : Je reviens vite avec pleins de contre-exemples à ce petit coup d'humeur passager : Par exemple une affiche de festival de musiques Irlandaises faite dans une collaboration heureuse, constructive et féconde !

 

Bon week-end !

 

 

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 12:24

La nuit porte conseil, et voici ce qu'elle ma soufflé cette nuit :

 

-"Hey ! Pssst ! Woh, l'artiste ! Ta couverture des Contes Léonards.. Elle est ratée ! Réveille-toi ! Il n'est pas trop tard !"

 

Voilà ce qui me tire du lit à 5 heures ce matin. Misère !

 

couverture-4

 

Je me lève, j'allume l'ordinateur. Et là... force est de constater que la nuit a raison :

 

- D'abord, il y a ce conteur à l'air pervers...

On dirait un psychopathe qui anonne nerveusement un "AM-STRAM-GRAM" sadique pour savoir qui y passera le premier.

   Pas de bol pour la petite tête blonde à gauche.

 

- Et puis cet arrière-plan impressionniste trop présent, criard...

 

- La couleur du titre, aussi. Trop fade.

 

   Mince !  moi qui pensais avoir fait une couverture où un grand-père transmet le patrimoine oral de son enfance... Pas  l'affiche d'un film d'horreur !

 

  Je n'aime plus ma couverture.

 

 

 

A midi, une toute nouvelle couverture :

 

couverture-5

 

Eh ben voiiiiiiilà ! Tu vois quand tu veux ! (la nuit aime le triomphalisme).

 

En lieu et place d'Hannibal Lecter, un gentil papi moustachu vintage, comme dans les peintures de Norman Rockwell, ou les pubs de bonbons "Werther's Original" (suivant vos références).

Depuis Jean Rochefort installé dans un rocking-chair devant un bon feu de bois pour présenter Winny L'ourson, jusqu'à Louis La Brocante, on n'a pas trouvé mieux que la moustache pour faire gentil, vous ne trouvez pas ?

 

Bon d'accord, il y a des contre-exemples. Revenons à nos moutons.

 

- A l'arrière-plan, l'explosion abstraite de couleurs a fait place a un peu de cette fameuse côte des légendes découpée de rochers.

 

Désormais, on comprend que le gentil papi RACONTE quelque chose.

 

Et puis un titre plus orangé, moins fade que le précédent parachève les modifications.

 

STOP ! On ne touche plus : Il faut savoir s'arrêter.

 

Mais déjà l'éditeur a reçu la nouvelle version, et me demande de faire une toute autre proposition... moins enfantine !

 

Ma sieste attendra...

 

couverture-6

 

  19h00.

 

Ca y est !

 

J'ai fini la nouvelle version de la couverture.

Nous voilà dans une toute autre direction. Fini le gros plan du conteur avec les deux têtes de gamin.

 

Place au cadre majestueux de la Côte des Légendes !

 

Les personnages sont désormais en pied, et en costume : il n'y a plus de barrière entre le conte et le moment conté.

Comme beaucoup des histoires de ce livre en somme.

 

Mais le conteur n'est pas ici un simple baragouineur : Il est séparé de son public par un creux de rochers dont les formes inquiétantes impressionnent les plus jeunes auditeurs. Ce visage creux, à demi caché sous les rebords d'un chapeau n'est-il pas celui d'un sorcier ? Le conteur domine. Derrière lui, l'orage à venir semble lui obéir.

 

Tiens, à propos de "baragouiner"... Les mots bretons bara (pain) et gwin (vin) seraient  à l'origine du verbe, parce que les Bretons, dans une auberge, avaient coutume de dire "bara, gwin" : "du pain, du vin".

 

Petit jeu : trouvez les deux diables et la jeune fille cachés dans les rochers.

 

 

  

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 09:13

Les 7 dernières illustrations, ainsi que la couverture du livre "Contes Léonards - Histoires au Coin du Feu de la Côte des Légendes", à paraître mi-avril (ça s'appelle du flux tendu) aux éditions Coop Breizh.

 

 

  

On commence par la couverture :

 

couverture-4.jpg

 

 

 

"Ombres sur le Chemin"

Histoires de fantômes au manoir de Lesguern, à travers le témoignage d'une vieille dame. On y voit ici les deux versions (la première était trop sombre).

Ombres-sur-le-Chemin

 

Version 2 ci-dessous :

Ombres-sur-le-Chemin2 

 

"Le Pont du Paradis"

Cette historiette ressemble plus à une anecdote légère sur la figure locale d'un curé qu'un véritable conte. Pont-du-Paradis

 

 

"La Promesse du sieur de Pratanlouet"

Un seigneur avare, des paysans brimés pour un salaire de misère, et une justice céleste venu rétablir la balance.

 

Promesse-Pratalouet

 

 

 

"Le Revenant"

Contrairement à ce que le titre pourrait laisser paraître, il ne s'agit pas d'une histoire fantastique. Le thème ici est l'absence et le deuil.

 

Revenant

 

 

"Les Rochers de la Danse"

Il ne faut jamais regarder les garçons ! Encore moins leur faire des oeillades en gloussant sur la lande, à l'heure de la messe. Il le leur avait bien dit d'un seul regard désapprobateur, ce curé là ! Rien à faire : Les filles ont voulu danser plutôt que prier, elles le feront désormais pour l'éternité... transformées en pierre !

Et comme le Diable n'est pas très loin dans ce conte... Il s'est invité à la danse.

 

Ami lecteur, sauras-tu le retrouver ?

Rochers-de-la-Danse

 

"Le Vieux de la Venelle"

Encore un conte avec "l'histoire dans l'histoire". On part d'un lieu, d'un temps (souvent contemporain), et on nous emmène dans un deuxième récit qui est le coeur même du conte. Car les histoires se rappellent à nous quand les événements les demandent, conseils donnés par nos ancètres à travers les brumes du temps. C'est le cas pour "Le Vieux de la Venelle", qui a pour figure centrale Salaün ar Fol (Salaün le fou).

 

De nos jours, une grand mère explique à son petit fils, perturbé par sa rencontre avec le vieux Sam, l'histoire de

Salaün, simple d'esprit qui a vécu il y a bien longtemps dans les branches d'un chêne et dormi dans ses racines, car il voyait dans l'arbre la sainte  figure de la Vierge Marie.

 

  Vieux-de-la-Venelle

 

 

"Le Voleur de Borne"

Une célèbre histoire de fantôme breton qu'on retrouve dans la non moins fameuse "Légende de la Mort" d'Anatole Le Braz. Le style du dessin est plus lâché ici.

 

 - Autrefois, il était coutumier d'utiliser un énorme rocher pour séparer des parcelles.

A la mort de son frère avec qui il partageait le champs de Croaz Kerroulé, l'aîné à triché en déplaçant une nuit la borne de pierre mittoyenne de quelques mètres à son avantage, pénalisant ainsi la veuve restante. Mais bien mal acquis ne profite jamais, surtout quand on commet un tel affront à côté de la sainte croix. En mourrant à son tour dans l'année, le voleur est condamné à errer les nuits de pleine lune dans son champs, L'âme en peine, avec la borne de pierre sur le dos. Et le promeneur attardé entendra la sinistre compainte lui percer le corps d'effroi :

 

" E Pelec'h e rankan he lakaat ? E Pelec'h e rankan he lakaat ?"

Littéralement  : - "Où dois-je la poser ?  Où dois-je la poser ?

 

Et tant qu'un courageux ne lui répondra pas, sa pénitence durera.

 

Dans mon dessin, c'est plus la culpabilité de l'injustice faite à son propre frère que le fantôme subit, avec cette figure morte dessinée dans les reliefs de la pierre.

 

 

  Voleur-de-Borne

 

 

Il ne vous reste plus qu'à prendre vos duvets, des chaussures, allumer un feu de camp cet été, et lire ces histoires à vos enfants !

 

 

 

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 08:39

Je continue aujourd'hui à dévoiler les illustrations réalisées pour "Contes Léonard", à paraître mi-avril dans le quart-ouest de la france aux éditions Coop Breizh.

 

7 nouvelles images.

7 autres paraîtront bientôt, avec la couverture finale réalisée hier.

 

 

 

"La Fontaine qui Punit".

Première illustration réalisée, déjà postée ici il y a quelques temps avec les différents croquis qui ont présidé au choix final. Je la remet ici.

 

Fontaine-qui-Punit

 

 

 

"Goulven"

L'histoire d'un ermite venu d'Irlande, un sage qui vivait loin des hommes (et des femmes dont le pouvoir de séduction l'effrayait) tout en leur dispensant miracles et conseils.

Je lui ai donné la posture d'un gorille, image de la force calme, et de la sagesse.

Goulven

 

 

"L'Homme-Nourrice".

 

Les forces divines qui opèrent dans l'imaginaire Breton ressemblent beaucoup à une transcription des forces païennes (sirènes, lutins, démons, spectres) qui précédaient la religion chrétienne.

  

Pour imposer le christianisme, l'Eglise a greffé et mélangé les évangiles et les dates de fêtes religieuses sur celles des anciennes croyances. D'ailleurs, certaines églises présentent encore des sirènes sculptées dans leurs colonnes, et des statues lugubres de l'Ankou, figure de la Mort, dans leurs arches. C'est une des raisons pour lesquelles ces peurs très anciennes propres à la Bretagne, ces panthéons fantastiques ont aussi bien résisté dans la péninsule Armoricaine. Mais il serait sans doute un peu présumé d' affirmer que la religion matrimoniale (tournée sur la Nature) a été supplantée par une religion patriarcale, avec l'Homme en son centre, et la femme reléguée au rang de sorcière (nouveau statut des anciennes fées), ou de Sainte.

Homme-nourrice

  

Dans "L'Homme-Nourrice", on ressent en effet comme une ode à la femme libre et généreuse : Celle que l'on appellera Sainte Honorine n'est encore que la fille d'un roi partie vivre en forêt où elle vit très simplement. Honorine ira jusqu'à se trancher un sein pour sauver son père, alors que celui-ci l'avait rejetée. Elle est une figure marginale à qui le petit macho de héros devra très humblement faire amende honorable.

Lui est un jeune homme qui ne rate pas une occasion de moquer et peloter les jeunes filles venues boire la première eau de la fontaine Sainte Honorine, patronne des nourrices... avant de se retrouver lui-même affublé d'une paire de seins conséquente !

Seul un repentir sincère à Sainte Honorine lui rendra à la fin son apparence virile. Mais il devra avant cela renoncer à ses anciennes certitudes, changer d'attitude, évoluer et écouter avant d'être soulagé de ses seins encombrants. Une part de féminité assumée pour gagner sa liberté ! Pas mal, pour une "bondieuserie", non ?

 

Dans beaucoup de contes Bretons, les héros sont de fieffés coquins, peu respectueux des choses de l'Eglise et d'autrui. Et souvent, la conclusion de ces contes montrent comment les forces divines vont le remettre dans le droit chemin. A la fin, la mort est souvent présente, mais dans la justice de Dieu ! Ceci illustre combien l'imaginaire Breton est loin de celui, par exemple de celui des " Milles et Une Nuits", où des mendiants finissent couverts d'or et de femmes dans des palais chatoyants. Les contes en disent long sur les fonctionnements profonds d'un pays, d'une région et de ses habitants.

 

- Quand je vous dis que l'on devrait se pencher un peu plus sur les contes originels !

 

 

 

 

"Jehan Marhec".

Sorte de brute meurtrière et fourbe. Un jeune homme qui fait corps avec son cheval Mourmouz. Il porte en lui une haine inextinguible venue d'une injustice faite à ses aïeux. Et même s'il ne sait rien de cette histoire, il cherchera querelle au descendant direct de ces faits. On sous-entend ici que la soif de justice (plus exactement de vengeance) court dans le sang !

Jehan-Marhec

 

 

"Kannerez Noz".

Ca veut dire "Lavandières de Nuit". Mes fantômes bretons préférés !

Il s'agit de femmes maudites qui soient lavaient leur linge après l'Angélus (un péché), soit ont perdu un enfant avant que celui-ci ait été baptisé. On entend à la nuit près des "Doués" (point d'eau), le sinistre claquement de leur battoir qui frappe leur linceul qu'elles sont condamnées à laver la nuit. Qu'un malheureux promeneur accepte de les aider à tordre leur linge pour l'essorer, et il se verra entraîner dans une mortelle torsion qui lui brisera tous les membres, à moins qu'il veille à tordre dans le même sens qu'elles !

C'est la rencontre que fera Wilherm Postick dans cette histoire.

 

Je n'ai pu me résoudre ici à dessiner ces fantômes lugubres, préférant de loin laisser le lecteur se les figurer lui-même. Du coup, j'ai opté pour montrer les arbres qui tentent de prévenir le malheureux.

 

Kannerez-Noz

 

Oui mais voilà : Je me suis laissé emporter par mon enthousiasme ! Le public visé par ce livre des Contes Léonards ne doit pas se limiter à celui des "Contes de la Crypte" ou des fans de Tim Burton ! Il s'agit d'un livre "grand public".

Alors j'ai refait de moi-même la version ci-dessous.

 

Kannerez-Noz-2

 

 

"La Laine Noire"

 

L'histoire d'un gouverneur Romain tombé amoureux de la fille du roi local, et dont il ne se verra accodrer la main que s'il parvient à nettoyer la laine noire d'un manteau. Mais l'amoureux transi ignore que ce manteau a été tissé dans la laine d'un mouton... NOIR !

II passera des mois, à laver désespérément une laine de plus en plus noire, jusqu'à ce qu'on le retrouve un joli matin d'hiver, mort, les mains prises dans la glace.

Laine-Noire

 

 

 

"Ar Miliner" (Le Meunier)

 

 L'histoire d'un meunier, de la jeune fille qui gagnera lentement son coeur, de leur bonheur, et de la fin cruelle et insensée de leur histoire. J'ai choisi de représenter les moments heureux de leur vie. Après tout, il faut se rappeler des belles choses, et les drames qui concluent parfois des vies ne doivent pas effacer le reste.

Miliner

 

Suite et fin des "Contes Léonards" la prochaine fois.

 

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 11:16

Ca y est : les 21 illustrations du livre Contes Léonards, et figurant autant d'histoires et anecdotes de la Côte des Légendes " sont terminées depuis hier.

 

En voici les 7 premières, sans autre forme de choix ni préférence, que l'ordre alpahabétique dans lequel elles sont rangées sur mon ordinateur.

 

 

        "2 Filles à Marier"

Une histoire d'amour impossible qu'une chute dans un puits va pourtant concrétiser.

2-Filles-à-Marier

 

 

 

        "La Chapelle Pol"

Une histoire de chapelle au bord de la mer, et de l'âme en peine qui attend qu'on l'y délivre.

Chapelle-Pol 

 

 

        "Le Coq"

Conte gentiment railleur sur cet animal à plumes qui monte sur son perchoir pour casser les oreilles d'autrui.

Coq

 

 

        "La Dame dans le Grenier"

 Plus religieux (la Bretagne reste une région où le catholicisme reste très vivant), on y raconte les tribulations véridiques d'une statue de Marie, et d'un village tout entier mobilisé pour la protéger des vandales de la Terreur.

Dame-dans-le-Grenier

 

 

       "L'Etang du Pont"

Ce dessin illustre un conte à la tonalité nettement plus féerique. Une sorte de conte pour enfants à la conclusion surréaliste. Du coup, le dessin lui-même adopte cette tonalité.

De manière générale, j'adapte mon dessin à chaque conte, suivant la gravité ou la légereté du texte en question. La jubilation du dessin, le plaisir de varier les humeurs passe avant le souci d'une cohérence parfaite dans style. Et puis la technique et le format demeurent et assurent en soi des constantes.

 

Etang-du-Pont

  

 

 

        "Le Fantôme de Carman"

 La rencontre provoquée entre un jeune homme qui souffre de ne pas connaître la peur... et le fantôme qui hante la dernière tour d'un château en ruines.

- Pas mon dessin préféré... Quand on n'a à peine 3 semaines entre le feu vert de l'éditeur et la remise des copies... Il y a toujours un moment où l'on est obligé de dire Amen à des dessins moins bons.

 

 Fantôme-de-Carman



 

"La Ferme Enchantée"

 Le Diable n'est pas loin dans cette histoire de sorcier, qui n'est pas sans rapport avec un autre projet en cours pour les éditions Mosquito...

Du coup, je me suis amusé à glisser le visage du Malin dans le sureau (arbre des sorciers) glissé derrière l'inquiétant mendiant figuré au bord d'un chemin.

J'adorais, étant gamin, les jeux dans Pif poche, par exemple, où l'on cachait un dessin dans le dessin ! Principe fameux des images d'Epinal.

 

Ferme-Enchantée

 

 

C'est tout pour aujourd'hui !

 

7 autres dessins suivront bientôt.

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 09:49

Je vous en ai déjà parlé le mois dernier, j'illustre un recueil de contes du Léon (nord-est du finistère), pays aussi connu comme la "Côte des Légendes".

 

Evidemment, on nous bassine déjà pas mal en ce moment avec des sondages plus ou moins pertinents, et plus ou moins honnêtes. C'est pourtant votre opinion que je vais demander aujourd'hui. Je vais vous montrer quelques projets de couverture de ce recueil à paraître aux éditions Coop Breizh le mois prochain, et vous demander quelle est votre préférée.

 

Les polices de caractères utilisées et maquette actuelle du titre et sous-titre ne sont présentées ici qu'à titre indicatif : Elles seront réalisées plus tard par le maquettiste des éditions : Inutile donc de les commenter.

 

- En revanche, le format carré est le bon (le livre fera 22 x 22 cm).

 

Proposition 1 :

couverture-1.jpg

 

 

 Proposition 2 :

couverture-2.jpg

 

 

 Proposition 3 :

couverture-3bis.jpg

 

 

Comme vous le constatez, ces projets sont plus ou moins avancés, plus ou moins chiadés (la dernière proposition est quasi définitive). N'en tenez si possible pas compte, et dites vous que c'est le rendu de cette dernière image qui habillerait la couverture définitive, quelle qu'elle soit.

 

Dernier délai pour voter : lundi 22 mars 2011.

 

Qu'est-ce qu'on gagne ? Rien. Ma considération : C'est à dire TOUT !

 

(Moi au moins, je n'appâte pas mes sondés avec des moyens vulgaires).

 

Merci d'avance.

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 15:59



« Dans ce temps-là, les nuits étaient plus noires,

les hivers plus froids et les heures plus lentes. »

Pierre Gaxotte ( 1895-1982 )

 

  

Je commence l'illustration de "Contes au Coin du Feu", un recueil de contes du Léon (région située au nord-ouest du Finistère particulièrement garnie en légendes et personnages fantastiques).

 

21 dessins pour autant de contes issus du patrimoine oral transmis depuis toujours de bouche d'ancien à oreille de jeune.

Mais je laisse la plume à Sandrine Pierrefeu qui mitonne ces contes si joliment :

 

 

" Mode d'emploi à l'usage des incrédules et des gens doués de raison

 

Pour mieux comprendre ces récits, marchez de nuit, loin des villages trop éclairés. Trébuchez sur des souches, cherchez le sol à tâtons dans les derniers chemins creux du canton et voyez comme le cri de l'effraie réveille en chacun des peurs sans fond.

 

Assis au milieu d'un champs dont vous ne trouverez plus la sortie, repensez à l'herbe d'oubli, aux garennes enchantées et à la chanson des korrigans, qui libère les marcheurs imprudents.

 

Assoupissez-vous dans la lande. Rêvez ! Les frontières du réel sont ténues dans ce bord du monde. Quand vouv vous réveillerez, pour peu que la brume soit venue, songez aux pêcheurs égarés, une fiole d'eau de Saint-Goulven dans la poche.

 

Ici, les brouillards sont plus épais qu'ailleurs et les écueils plus tranchants. Les courants portent sur des côtes hachées que les routes ne longent pas toujours. Les marées y déposent des trésors sous des roches aux barbes de lichen.

 

Dans cette poix, à la grâce des carrefours, si une corneille se pose sur une croix et croasse en vous dévisageant, vous ne rirez plus de la naïveté des anciens. Vous vous souviendrez qu'ici, un soir de lune noire, Jos, le commis de la ferme voisine entendit une ombre gémir : « Où dois-je mettre cette pierre ? » Un souffle froid l'effleura tandis que l'âme s'éloignait... "

 

Croquis du premier conte : "La Fontaine qui Punit".

 Le côté "parcheminé", c'est juste pour l'esthétique : J'ai de jolies feuilles toutes blanches dans mon atelier.

 

fontaine-qui-punit fontaine-qui-punit2

La première planche                                   C'est ce croquis que

 regroupe 4 recherches.                                j'utiliserai au final.

 

fontaine-qui-punit3 Rochers-de-la-Danse

Dans ce conte, le récit jaillit                              Croquis pour le

de la mémoire d'un vieillard par                          deuxième conte :

un bois-flotté trouvé sur la grève.                 "Les Rochers de la Danse"

 

 

 Illustration finalisée : 

Fontaine-qui-Punit 

Si tout va bien, ce livre paraîtra à la mi-avril aux éditions Coop Breizh.

 

Kenavo.

 

 

 

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 18:45

Pour sortir un peu des inévitables Gimlisation des nains (à croire que l'imagination des illustrateurs sur le sujet ne se limite désormais au nombre de tresses que porte leur barbe), voici un essai pour leur redonner un peu de malice.

     nains
2005 - encre sur bristol - 32 x 42 cm

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