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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 11:53

Bonjour à tous !

 

Il est temps d'en finir : Bas les masques !

 

 J'imagine que nombre d'entre vous sont au courant que pendant un an et demie, je me suis caché pour les besoins d'un blog derrière l'identité d'un certain Alain Chevrel personnage fictif inventé pour les besoins de ma bande dessinée" Tom et William" (éd. Le Lombard - en vente dans toutes les bonnes crèmeries).

 

Entre autres personnages présentés dans cette histoire, on y trouve donc cet alter-ego : Alain Chevrel. Ce jeune retraité est un collectionneur de ces fameuses petites bandes dessinées en noir et blanc, type AKIM, ZEMBLA, Cap'tain SWING ou TEX WILLER.

 

Pour la petite histoire, son nom est composé du prénom d'un ancien collègue (Alain ROUAULT), et du patronyme d'un autre (Jean-Pierre CHEVREL). Souvenir d'une autre vie où je gagnais ma vie comme peintre industriel dans une miroiterie.

 

couverture-perspective2

 

 

Dans Tom et William, il est question de nostalgie. Nostalgie de l'enfance qui s'envole. Nostalgie aussi de ces fameuses petites BD (ou Petits Formats, BD de gare, pockets... appelez-les comme vous voulez !) qui ont fleuri pendnat une trentaine d'années. Tout ça au travers de Tom, un gosse de 6 ans, qui a le pouvoir d'invoquer 10 de ses héros-fétiches, tous sortis des bandes dessinées sus-citées comme Alladin avec le génie de sa lampe.

 

La problématique pour que fonctionne cette histoire de bande dessinée où débarquent des personnages de bande dessinée, était pour moi de dissocier dans mon histoire les gens comme vous et moi... des héros de BD matérialisés par magie dans leur monde à eux, héros de BD qu'ils perçoivent comme tels. 

 

Dans l'absolu, j'aurai évidemment adoré utiliser les vrais AKIM, BLEK le ROC, Sergent ROCK, ou autres BATTLER BRITTON. Mais pour des raisons évidentes de droits d'utilisation des personnages, ce n'était pas envisageable (sans compter que les amateurs n'auraient pas apprécié qu'on s'approprie et détourne leurs héros).

 

Et puis je voulais me réserver le droit de "tuer" certains de ces personnages dans mon histoire. Parce qu'à la différence des séries dans lesquelles ils triomphent éternellement, je souhaitais justement les inscrire dans un contexte plus... disons réaliste (faute de mieux), où la violence a des conséquences parfois tragiques.

 

couv-ZOO.jpg couv-voeux-2010.jpg

 

Et comme ces héros représentaient chacun un archétype de héros (cow-boy, G.I., Chevalier, homme de la Jungle, Pirate...), il ne me restait donc plus qu'à créer de toute pièce un petit panthéon de héros "plus vrais que les vrais". Lisez-moi ça à voix haute, c'est de la poésie ! :

 

Shériff JIM COLT; Chevalier PANACHE; Sgt GACHETTE; ZANTHAR; TCHING-TCHANG, GORAK; COSMICMAN; Pirate SKULL; GUNNAR le Barbare; Le SURVIVANT.

 

Pas mal, non ? On dirait presque du Stan Lee !

 

 

Et pour les réunir tous sous une même bannière, une maison d'édition s'imposait. Mon Marvel à moi, en somme.

 

Ainsi, sur le modèle des noms des vraies maisons d'édition de petits formats d'alors, noms aux consonnances latines un peu guerrières (et pompeuses) - Lyon (Lugdunum en latin) avait les éditions LUG et IMPERIA, tandis que Paris avait (entre autres) les éditions LUTECE. Qu'à cela ne tienne ! Ma ville Rennes aurait elle aussi sa traditionelle maison d'édition de Petits Formats. Et puisque le nom latin de Rennes était CONDATE (je ne pouvais de fait pas décemment prendre sur le modèle LUG, les 3 premières lettres de ce nom pour nommer mes éditions), décision était prise. Le nom serait les 3 premières lettres de Rennes en Breton : Roazhon... Voilà comment sont nées Les éditions ROA !

 

 banniere-blog.jpg

 

Mais il leur manquait encore un certain degré de "réalité", à mes fichues éditions fictives. Il leur fallait un catalogue de héros à la hauteur des vraies... Et puis des dessinateurs maison aussi ... et un scénariste omniprésent et hyper-prolifique : John KING.

 Et puis leur insuffler une envergure nationale (plus le Maroc, la Suisse et la Belgique) ! Car après tout : n'est-ce pas là le travail de tout romancier ou auteur de BD (biographies exceptées) : Incarner au seul moyen d'encre couchée sur le papier... ce qui n'existe pas en réalité !

 

Puisque l'un des personnages de Tom et William (le fameux Alain Chevrel) est lui-même un fin amateur de cette maison d'édition, j'ai eu l'idée en parallèle de l'album de lui prêter un blog (que j'ai créé dans la foulée). Ce blog avait en premier lieu un double rôle :

 

- Développer l'existence des héros appelés dans l'histoire par Tom.

- Evoquer plus largement, à travers quelques 81 chroniques d'Alain, de cette culture immensément large qu'est le monde du Petit Format - genre largement ignoré, voire méprisé.

 

couv-cosmicman1.jpg couv-daniela.jpg

 

Ainsi est né en 2009 le blog d'Alain Chevrel, blog entièrement dédié à la mémoire des défuntes éditions ROA (1949-1984) et tous ses héros.

 

Je l'ai alimenté patiemment et en toute tranquillité de fausses planches et fausses couvertures (comme vous pouvez le voir un peu partout autour de ces lignes), suivant le modèles des originaux avec lesquels j'avais moi-même grandi.

Mon "plan" commençait alors à prendre forme, accumulant de la matière, entièrement créée sous Photoshop.

 

En début d'année 2010, une fuite aussi volontaire que spontanée (sous forme d'un commentaire laissé par votre serviteur le 4 février suite à une chronique du blog de J.P. DIONNET), a amené 10 jours plus tard un inscrit "dbruant" du forum PIMPF (paradis des pointus des BD et littératures populaires) a ouvrir une discussion autour de ces mystérieuses éditions ROA. Moi qui ne fréquentais alors aucun forum, n'était pas au courant de ce qui se passait.

 

couv-FricFracFroc.jpg  couv-gorak4.jpg

 

J'ai été mis au courant par le coup de fil de Vasco, membre de ce forum qui avait reconnu dans la signature apposée en clin d'oeil sur la couverture de SKULL "Stefano Duvalli", notre ami commun Stéphane DUVAL. De là, Stéphane qui est au courant de ma démarche depuis le début lui a donné mes coordonnées.

 

C'est ainsi que j'ai découvert avec un immense plaisir sur le forum PIMPF les commentaires avisés d'amateurs d'abord perplexes, remonter rapidement l'enquête jusqu'à moi.

 

Il est important à ce stade des choses de préciser un point : Je n'ai jamais eu l'intention de faire préexister le blog à l'album ! Je n'ai jamais non plus imaginé, ni prémédité la gentille confusion que la découverte du blog d'Alain Chevrel provoquerait : En laissant ce commentaire sur le blog de Dionnet... J'imaginais, au mieux, que ce serait Jean-Pierre Dionnet lui-même qui irait y faire un tour ! L'avis sur mon travail de la part du fin connaisseur de ces genres qu'on dit Mauvais sur France-Culture m'intéressait, voilà tout ! Pour avoir enfin rencontré Dionnet à Nantes quelques mois plus tard, celui-ci m'a d'ailleurs confirmé qu'il n'avait alors pas lu mon commentaire.

 

couv-krikitu4.jpg couv-skull5.jpg

 

Quoi qu'il en soit, le mois suivant (mars) allait sortir "Tom et William". Moi j'imaginais que l'adresse du blog, laissée négligemment à la fin de l'album parmi les notes du journal d'Alain, serait peut-être consultée sur internet par les plus curieux, et qu'ils y trouveraient une sorte de cadeau-bonux, sous la forme d'un travail complémentaire totalement gratuit !

 

Parce que outre créer le fameux buzz internet si précieux aujourd'hui quand on sort un premier album, mon idée était d'utiliser ce blog pour boucler la boucle temporelle : A savoir passer le relais de l'album vers le blog... puis de la fin du blog (vendredi dernier - 24 sept 2010.) vers l'album à nouveau (mais avec cette fois-ci un éclairage neuf sur l'histoire) !

 

 couv-guerre5.jpg  couv-jim-colt2.jpg

 

Evidemment, je ne tenais pas à m'étendre là-dessus (je l'avais déjà fait à 2 reprises dans les magazines COMIC-BOX en mars, puis dans le CASEMATE de juillet). Et puis pour reprendre un bon mot d'Alphonse Allais (Je cite de mémoire - " Un type obligé d'expliquer la chute de sa blague... C'est comme un chasseur qui est obligé d'aller chercher lui-même au milieu d'un étang le canard qu'il vient de tirer".

 

Mais il se trouve que la chute du blog en question (un faux-article de Ouest-France, relatant un prétendu accident de la circulation qui donne le départ de l'album), révélation finale prévue il y a aujourd'hui plus d'un an, en a déconcerté plus d'un. Certains m'ont même prêté des intentions cyniques, au vu du réalisme du dernier document présenté. D'autres se sont un peu mélangés les pinceaux (comment leur en vouloir, puisque j'avais effectivement tout fait pour provoquer cette confusion réalité/fiction), et ont pensé qu'Alain Chevrel ou moi-même avait réellement eu un accident très grave.

Je suis vraiment embêté à l'idée qu'on se figure que je joue sciemment avec les sensibilités : Ce n'était ni mon intention, ni encore moins ma nature !

C'est vrai que j'ai tout fait pour rendre le blog et la personnalité d'Alain Chevrel crédibles... Parce que je crois que la crédibilité des personnages d'une histoire, quel que soit par ailleurs son degré de fantaisie, est l'ingrédient indispensable pour qu'on y "croit"! Je suis aussi un peu parti du principe que tout les gens qui ont fréquenté le blog ROA savaient que c'était là avant tout une lettre d'amour d'un fan de petits formats à ses lectures d'enfance. J'ai un peu multiplié aussi les références  "clin d'oeil", comme cette dernière couverture publiée avec ma tronche en joueur de foot sur un autocollant "Vache Qui Rit", pour "signer" le truc, et enlever tout doute : ( voir couverture Panache ci-dessous).

 

 couv-jim-colt5.jpg couv-panache6.jpg

Finalement (on y arrive !) j'ai décidé ce matin d'enlever la photo du faux article incriminé. Car je crois qu'il était extrêmement maladroit de ma part, même si je n'en ai pas eu le moindre début d'intention, de vouloir faire réaliste coûte que coûte. L'article en lui seul boucle aussi bien l'histoire d'Alain et de son blog.

 

Je suis donc désolé si certains ont été attristés "pour de vrai", je pense en particulier à Fred Boot, Totoche et Jean-Louis... Qu'ils ne doutent pas que cela n'a jamais été mon intention de choquer qui que ce soit !

 

      OUF ! C'est dit.

 

 

Tiens, en prime pour remercier ceux qui auront eu a patience d'aller jusqu'au bout de cette interminable chronique : Une planche vintage inédite, façon "weeklies" américain d'un extrait de résumé de Tom et William.

2rogne.JPG

 

   Les éditions ROA sont mortes... Longue vie aux ROA !





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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 11:20

Ca y est, nous y voilà ! Nous sommes le samedi 25 septembre 2010 !

 

Et qu'a donc de particulier cette date, me direz-vous.

 

L'histoire que j'ai raconté dans ma première bande dessinée "Tom et William", parue en mars dans la collection Signé du Lombard commence précisément à cette date, le matin, c'est à dire maintenant ! Certes, l'aventure qui arrive à mes deux héros : Tout d'abord Tom (petit blondinet orphelin de 6 ans) et à son nouvel ami William (jeune homme noir de 33 ans) se passe dans une autre dimension (jusqu'à preuve du contraire, puisque nous sommes là pour en témoigner !), mais jusqu'à mercredi dernier, les habitués du blog des éditions ROA savent bien que j'ai tout fait pour ancrer l'un des protagonistes de  l'album Alain Chevrel dans notre dimension.

 

 

  

Maintenant que la boucle est bouclée (tout ça pour ça !), l'histoire de Tom et William peut re-commencer, et donc être relue à l'éclairage du dernier message de ce blog désormais figé.

 

J'avais envie de célébrer, ou du moins marquer le coup de cette date "mise à l'eau" de mes personnages, avec les quelques visiteurs (Oh ! Une trentaine par jour en moyenne - c'est pas le blog de Boulet ! ) qui me font l'honneur de venir visiter ce blog.

 

Pour moi, une bande dessinée appartient d'abord à ceux qui la lisent. Avant d'être un auteur, on est un lecteur qui rêve fort que ses héros existent, quelque part, en vrai. C'est pour ça qu'au moment de sauter le pas et de proposer une histoire à un éditeur "pour de vrai", j'ai écris cette histoire d'un p'tit gars qui commande à ses héros, la plus simple représentation pour moi d'un rêve de gosse biberonné à la BD. Retrouver l'innocence d'un gamin qui ne sait pas encore que derrière Daredevil, Blacksad ou Titeuf, il y a d'abord des auteurs... un marché... une concurrence... et toutes ces considérations qui finissent lentement mais sûrement par nous éloigner du rêve initial !

 

C'est aussi pour ça que mes dédicaces ne sont pas centrées sur un dessin de mes personnages... mais sur les héros-cultes, figures quasi intimes qui appartiennent à chacun des lecteurs que je rencontre.

 

C'est parfois casse-gueule pour moi (surtout, par exemple, quand on me demande des personnages qui me sont peu familiers comme Buck Danny, n'est-ce pas, Alan de Vannes), mais c'est le jeu !

 

Il y a déjà près d'une centaine de ces dédicaces visibles sur ce blog et regroupées dans la chronique "Vos héros vous ressemblent", que je tiens à chacun de mes déplacements (Pour ceux que ça intéresserait, je serai bientôt 3 jours à Quai des Bulles à Saint-Mâlo!)

 

 Du coup, j'ai trouvé des croquis inédits de 7 planches de l'album Tom et William à poster. Ces croquis sont suivis (quand je les ai retrouvés) de croquis plus poussés des mêmes pages, puis de l'encrage, et enfin de la version définitive en couleur (et encore, même là, le pinailleur trouvera des différences selon que j'ai demandé à Walter d'y apporter des corrections).

 

 

 

Croquis, encrage et couleur de la page 33.

 

Planche clin d'oeil dans le découpage à un de mes dessinateurs préférés Sergio TOPPI. Je ne sais pas si c'est évident; Ca se voit peut-être plus dans la version noir et blanc.

31  31 

31 


Croquis, recroquis, encrage et couleur de la page 36.

 

Peut-être un petit quelque chose de Mignola ici, notamment dans la silhouette des personnages dans la première et la dernière case, plus la thématique des créatures tentaculaires géantes tout droit sorti d'une nouvelle de Lovecraft, et chères au papa d'Hellboy.

 

34 34bis

34 34

 

 


On continue avec les croquis, encrage et couleur de la page 37.

J'aime la grande case en bas à gauche, celle avec le tentacule qui vient vers nous et qui passe juste à côté de Tom.

 

   35  35bis

35

 

 

Page 38.

 

Pris par une pagination arrêtée, et une histoire dense, j'aurais aimé avoir plus de place pour donner de la place à l'action. Du coup, ça m'a obligé à faire preuve d'une extrême concision dans le découpage : 

Case 1 : Apparition du héros dans le ciel.

Case 2 : Empoignade du monstre.

Case 3 : Evacuation incontestable et définitive de la menace.

Case 4 : Un seul personnage (le plus désinvolte) est victorieux.

Case 5 : Regroupés dans une case, les autres affichent un tout autre sentiment, symbollisé par le casque du soldat Gâchette.

Case 6 : La violente disparition du héros choque un petit garçon confronté à une violence bien réelle.

 

 36-copie-1 36bis 

 

36 36

 

 


 On passe à la page 42.

 

Une de mes préférées de l'album. Les couleurs de Walter y sont pour beaucoup. Grâce à elles, on sent bien le décalage entre une froide nuit d'hiver (fin janvier), et une fraîche matinée du début de février (deux semaines plus tard).

 

40 40bis

40 40


 

 

 Page 43.

Je n'ai plus la version couleur de celle-ci. Voyez l'album !

41 41bis

41


 

Et on termine avec la page 44. Pareil que pour les pages précédentes : la concision obligée de ce passage du récit m'oblige à procéder à un découpage très elliptique : Il y a le feu au lac !

42.jpg 42bis.jpg

4242

 

By the way, Il est temps je crois de dire un grand merci à tous ceux qui ont joué le jeu pour m'aider à faire connaître les éditions ROA à travers chroniques et interventions complices.

 

En tout premier lieu, l'équipe du Lombard : Pôl, Nathalie, Eric, Antoine (Comic-box) Maurel, Rebekkah, Diane, Sophie et Fabien.

 

Merci ensuite aux lascars du net qui arpentent et alimentent la toile de belles images : Zaïtchick (je te devais bien un super-héros), Phil (ZOO) Cordier, François Corteggianni, Paul (Casemate) Giner, Artemus Dada, Vincent Pompetti, Stéphane Duval et tous les autres que je n'oublie pas.

 

Enfin, merci à tous les gens qui fréquentent les forums Pimpf, Buzz, Superpouvoirs  : Si je ne participe pas à l'intérieur même des discussions : Je suis des vôtres, les gars !

 

Bon week-end, et comme disait Karl Zéro "Méfiez-vous des contrefaçons" !

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 12:33

Voici la couverture et la première page pour un petit livre jeunesse de 25 pages tout en breton "Sekred Hans" (Le Secret de Hans), à paraître en octobre chez Keit Vimp Bev.

 

couv

 

Le modèle du grand-père ci-dessous est l'illustrateur  René Hausman (ça s'imposait !).

 

p6

 

Tous les dessins du livre sont visible dans un article à venir et classé dans la catégorie "jeunesse" de ce blog.

  

 

 

 

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 12:11

Voici quelques étapes entre le premier gribouillage et la couverture finale d'un album, ainsi que les réflexions qui ont présidé à ces choix.

 

On commence avec le-dit gribouillis (comment appeler ça autrement ?). Ce qui compte ici, c'est de poser une idée : Jouer avec le carré blanc en haut à gauche, figure obligée de l'actuelle charte graphique de la collection et dans lequel le nom de la collection (Signé), le titre de l'Album et le nom de l'auteur figurent.

 

 

couvcrobard.jpg

 

L'idée, c'est d'axer sur le nom de l'auteur ainsi que le titre, et de mettre le nom de l'éditeur (le Lombard n'apparaît qu'à l'arrière et sur la tranche) en retrait.

 

Avec ce carré blanc obligatoire donc, j'ai pris le parti d'équilibrer la composition en logeant le centre d'intérêt  (Tom et William) dans l'angle opposé en bas à droite.

 

Je n'invente rien : C'est une composition qui reprend le principe d'équilibre du Ying-Yang, ou de la figure de carte à jouer où les symboles (pique-coeur-carreau-trèfle) s'équilibrent mutuellement sur chaque carte. Le titre, ainsi que tout élément qui figure sur une couverture en faisant partie intégrante, il faut donc les prendre en compte au moment d'en choisir la composition générale. 

 

   

asroidame.jpg  yinYang.png

 

 

 

 

 

A ce stade, les créatures dans les nuages ne sont pas encore esquissées (en tout cas, dans ce seul croquis retrouvé). Ce qui compte, c'est l'équilibre : Tout élément rajouté ultérieurement devra veiller  ne pas perturber cette idée directrice.

 

- Les personnages, apparemment dans une attitude neutre (ils marchent), sont en vérité déjà dans les postures qui les décrivent : Tom est dans son monde, absorbé dans sa lecture, tandis que William semble l'encadrer d'un oeil bienveillant.

 

- Ils marchent de la gauche vers la droite. Cela signifie qu'ils vont de l'avant - Ca a peut-être l'air bête comme ça, mais s'ils marchaient dans le sens inverse, ils sembleraient revenir en arrière, régresser. Vérifiez dans le film "Le Seigneur des Anneaux" : Bien que les Hobbits marchent en tous sens et dans des lieux fantastiques, nous ne semblont jamais perdre de vue qu'ils marchent toujours vers un même but, parce que Peter Jackson les montre presque toujours aller de la gauche vers la droite !

Ajoutons à cela que c'est le sens de lecture occidental, et que les personnages semblent donc vous inviter ainsi à les suivre en tournant cette couverture.

 

- La ligne d'horizon est volontairement basse (environ 1/7ème de la hauteur totale), pour dégager un maximum de ciel dégagé (en apparence), puisque dès la couverture, le doute est déjà introduit : Les personnages esquissés dans le ciel sont-ils les rêveries du gamin, évocations fantasmagoriques de Tom plongé dans ces lectures... ou bien présage des événements à venir ?

 

 

 

couv1.jpg

 

Première version de la couv, faite fin 2008, alors que je n'en suis qu'au premier tiers de l'album proprement dit. Les silhouettes des héros sont déjà dans le ciel, mais d'un traitement trop "Photoshop" à mon goût (flous et réalistes). Tout ce que je n'aime pas !

Les personnages de Tom et William sont encore tous tassés, mais ce n'est qu'un croquis. On corrigera plus tard.

Toujours dans le souci de ne pas alourdir le dessin, la présence du fil electrique est allégée.

 

 

couv2.jpg

 

Cette version ci-dessus est plus récente (sept.2009). A l'image des couvertures des éditions ROA, et de beaucoup de couvertures de bandes dessinées type Strange, et Petits Formats illustrés auxquels je fais continuellement allusion dans l'album, je me devais d'être en cohérence avec ma propre couverture, et traiter celle-ci comme une gouache. Le contour noir des personnages disparaît alors pour laisser place à un traitement plus pictural.

Du coup, les couleurs "claquent", et la molesse du flou qui définit les personnages évoqués en nuages disparaît pour laisser place à des nuages aux contours plus nets et francs.

 

 Détail des persos ci-dessous.

  

couvpeinte-detail.jpg

 

Il est d'ailleurs amusant de rappeler à ce stade, qu'en Italie, on attribue à ce type de petites bandes dessinées en noir et blanc le nom général de "Fumetti" (les fumées), car les paroles des personnages semblent flotter dans des bulles aux contours flous qui évoquent des nuages. 

 

 

couverture

 

Couverture finale de "Tom et William" : Le ciel bleu et ses nuages blancs si rassurants qui pouvaient laisser penser que l'album raconterait une balade-à-pied-en-Bretagne, ou encore l'amitié-entre-un-infirmier-dévoué-et-le-jeune-autiste-dont-il-a-la-charge, ont disparus. A la place, le violet d'un orage d'été soudain vient menacer les promeneurs, désormais perçus comme menacés.

 

A force de vouloir faire subtil (ne pas trop montrer les héros dans le ciel)... on risquait de ne plus les voir du tout et de passer à côté du genre Fantastique/Anticipation pour voir l'album rangé au mauvais endroit : En ces temps difficiles, il en faut peu pour qu'un album rate son public à cause de ce genre d'erreur.

 

Un dernier trait d'union entre les deux plans de réalité proposés (nuage/promeneurs) vient renforcer l'impression que le ciel menace : C'est la silhouette à la fois lointaine, et inquiétante de ce qui semble déjà ne pas être un simple corbeau.

Cette forme est comme une promesse que tout n'est pas dit dès le début. Mon but est d'intriguer le lecteur potentiellement attiré par mon produit, pour lui faire regarder l'image plus en détail... et ouvrir le livre !

 

Alors : 9ème Art... ou marketting ? Et pourquoi pas les deux, mon général !

 

 

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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 22:40

 

 

Philippe Cordier, grand amateur de comics, et tout particulièrement de la génération eighties (Miller, Janson, John Romita JR, Byrne Zeck, Nowlan...) a consacré un très bel article à " Tom et William" dans le numéro 25 (mai-juin) du gratuit culturel consacré à la BD (Franco-belge/manga/comics). Il fait également partie de l'équipe qui participe à la renaissance du mythique fanzine consacré aux comics SCARCE. Si ces qualificatifs vous parlent, son blog est ici.

 

Et comme il a bon goût, ça fait d'autant plus plaisir de recevoir des compliments de quelqu'un comme lui : le magazine est feuilletable ici. Page 20 !

 

couv-ZOO.jpg

  - Couv fictive du magazine quant à lui tout à fait réel, par votre serviteur : ZOO version Stange 70's !

 

 

- 2 commentaires, quand même (Je ne peux pas ne pas ne pas réagir à tant de choses !).

 

- La qualification "d'anti Mark Millar" me flatte. Forcément. Même si le gars boxe au moins 14 catégories au-dessus de moi, et que je suis comme M. Cordier un inconditionnel du dessinateur JR JR (avec qui Millar a créé KICK-ASS), je suis lassé des wonder-boys du comics obnubilés par cette grande question : "qui incarnera mon nouveau super-héros dans la prochaine adaptation de mon travail à Hollywood ".

 

Cynisme n'est pas toujours synonyme de profondeur : N'est pas Alan Moore qui veut !

 

 

- Pour la "charge inutile contre la nouvelle BD", qui m'a été attribuée un peu rapidement dans un autre journal BD, à cause d'une réplique dans l'album : "Dommage que les pisse-copies de la nouvelle BD n'en sauront rien" (cf. case), merci Philippe, d'avoir compris mieux qu'un autre journaliste qui (même s'il a écrit une chouette chronique sur l'album), n'a semble-t-il même pas envisagé que dans la bouche d'un personnage aussi imbu de lui-même que King (caricature du méchant de BD classique), la démagogie coulerait de source... et s'adresserait à la nouvelle BD de son époque à lui (Tardi, Moeb, Mandryka, Crumb...).

 

 

 

pisse-copies-BD.jpg

 

orthographe-PF

 

 

 

- Le même journaliste n'a en revanche pas été gêné dans son papier que j'évoque l'orthographe désastreuse habituellement attribuée à ces petits formats dans la bouche de William, héros de l'histoire (celui de qui l'auteur est censé être plus proche).

 

 - Alors si la nouvelle hype regarde souvent avec dédain la BD popu, bonne pour les geeks, quand ils ne font pas tout bonnement comme si elle n'avait jamais existé, il n'est pas étonnant qu'elle réagisse aussi quand un nouvel auteur, fan de cette culture popu, semble mettre un petit coup de griffe à la sacro-sainte Nouvelle BD.

 

Boaf ! Tout ça n'est pas bien grave !

 

 

(Je bosse en écoutant France-Inter 10 heures par jour : ça doit expliquer certains agacements !)

 

 

- Dernière remarque : Philippe Cordier a raison de souligner  le crédit de Walter (coloriste brillant de Sfar, Sattouf, Blain, Trondheim...). Il n'est pas toujours évident à repérer dans l'album en blanc sur fond orangé : c'est la charte graphique de la collection signé qui veut ça.

 

- Comment on dit déjà, à la fin des Mystérieuses Cités d'Or ?

 

     "- Au revoir. A bientôt."

 

 

 

 

 

 

 

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 23:21

   

              Ca y est !

 

Je les tiens dans mes bras : Ce sont deux beaux garçons :

 

Tom fait 20, 450 kg et  William dans les 75, 325 kg.

 

Ils sont en pleine forme, et bien que fatiguée par ce double accouchement (presque deux ans de gestation, quand même !), la maman se porte bien, merci pour elle.
      
couverture-perspective2 

                                                                          

 

    Quant à moi, ça va sans dire que je suis un fier papa !

 

Merci au bloc de l'hôpital du Lombard : Pôl le médecin-chef du service, Nathalie la sage-femme, Eric, Rebekah, Florence, Stéphane Duval pour les stages d'accouchements, Diane et Sophie pour l'accompagnement post-accouchement.  

                                           (ça va pas mieux).

 

 

 

banniere-blog-web2.jpg   S

 

   

- Pour les curieux qui voudraient : "mieux-connaître-l'univers-un-peu-oublié-des-éditions-ROA-mais-ne-sait-pas-comment-faire", un simple clic sur le bandeau ci-dessous les emmènera, tel le tapis volant d'Aladin, vers le blog qui remédiera au problème.

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 10:28





Sur des textes de Stéphanie Richard, sur une idée de Yves Ver Poorten... et avec une préface de Pierre Dubois pour l'édition de chez Au Bord des Continents.

carnet-de-Route.jpg
L'histoire de ce premier livre est au moins aussi intéressante que le livre en lui-même.

En 1993, j'ai seize ans, et je rencontre un type étrange qui vend des sculptures de lutins qu'il réalise lui-même en pièces uniques à la braderie Saint Martin (vide-grenier géant et véritable institution pour les Rennais).

Nous discutons, je lui dis que je dessine, et que j'ai une espèce de book dans lequel je range les dessins que je réalise alors. Comme il semble curieux, je repasse plus tard après être repassé chercher le fameux recueil. Alors fan de Frazetta, Wrightson (période Frankenstein) et découvrant tout juste l'existence de Gustave Doré, mes dessins réalisés au rotring semblent l'interpeler.

Yves Ver Poorten (puisque c'est de lui qu'il s'agit), me parle d'un projet de livre dont l'idée lui est venue tout naturellement à force de se faire appeler "le Chasseur de Lutins" par ses clients. Il faut préciser que le bougre fait un bon mètre quatre vingt quinze, qu'il est vêtu de telle manière qu'on s'attend à voir le flûtiste de Hameln ou un troubadour médiéval, et qu'il arbore une fine barbe blonde qui parachève sa fine silhouette coiffée d'une casquette en velours.

Son idée ? Raconter dans un livre, ses rencontres, ses chasses et les captures des lutins qu'il vend dans des cages de noisetiers, admirablement réalisées elles-aussi.
Il faut les voir, ces Kobolds, Trolls, Elfes et autres Faunes grimaçants et rieurs :
N'importe qui eût été conquis !

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C'est ainsi que je commençai ma carrière d'illustrateur du mercredi après-midi (je suis en première E.S. aulycée voisin Emile Zola en ce temps là). Je travaille sur les textes que les sculptures inspirent à Stéphanie Richard jusqu'à ce qu'il y en ait assez pour faire un livre.

Nous sommes en décembre 1995. Les dessins sont terminés, et la première édition entièrement faite à la main commence à apparaître dans quelques lieux à Rennes : le Forum du Livre (où un copain qui travaille alors au rayon BD le fait rentrer de force), à la Coop Breizh... et à la petite boutique rue Vasselot où Yves a entre-temps établi ses bagages et Lutins.

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Et quand je dis "fait à la main", croyez bien que je ne plaisante pas :
Entièrement réalisés en photocopies A4 recto-verso sur un papier recyclé d'aspect grimoire, les tas de pages sont ensuite disposées dans l'ordre de leur apparition, et triées à la main, avant d'y adjoindre la couverture. Là aussi, c'est du fait main, puisqu'on passait la page titre au broux de noix, pour lui donner un aspect encore plus "vieilli". Une fois sec, on collait le tout sur une page A4 cartonnée d'aspect cuir. Idem pour la couv arrière.

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A ce stade, on tasse bien le tout, comme un présentateur de JT avec ses notes, afin que rien ne dépasse, puis on relie le tout avec une bande de sotch noir d'aspect tressé très épais. Yves s'occupait de percer les 10 trous qui viendront accueillir la corde qui parachève l'identité au livre.

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On en fabrique d'abord 50 par 50, puis 100 par 100. (je me rappelle encore ce mercredi après-midi où j'en ai fait 300 !). Un an plus tard, en décembre 1996, 900 "Carnet de Route d'un Chasseur de Lutins" sont écoulés.

 

Une expo à Quai des Bulles 1996, ou je me souviens avoir fait 100 dédicaces (j'ai 19 ans), et une chronique enjouée de Pierre Dubois ("M. Elficologie" himself) sur France 3 Ouest, nous donne des ailes.

Je rencontre alors Patrick Jézequel, jeune fondateur de sa maison d'éditions "Avis de Tempête", et qui est en train de plancher avec Moguérou sur le premier livre  : "Les Korrigans".

Nous n'avons manifestement plus les épaules pour nous occuper nous-mêmes du livre, et Patrick est la personne idéale pour pendre le relais. L'esprit de sa maison, le fait qu'il soit un éditeur en Bretagne et qu'il cède à l'exigence de Yves de garder la fameuse corde nous convainc de lui céder les droits d'utilisation de notre bébé.

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Près de 15 ans plus tard (et plus de 20 000 exemplaires vendus), le livre existe toujours, et a été cent fois copié.

 

Les livres traitant de Féerie portant pour nom une variante de Carnet de Route (Précis de truc - Carnet de Route de bidule - Grimoire machin - et les mélanges : Carnet de précis du Grimoire de machin-chose) ne se comptent plus !

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Et si j'ai longtemps eu du mal à regarder ce livre où pulullent plus que dans tout autre, mes tares de dessinateur (profusion de détails souvent mal-gérés, anatomie inexistantes, même pour des êtres imaginaires), il reste un premier travail sincère qui a visiblement touché beaucoup de gens.

Et si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que j'ai eu le chance de pouvoir passer à autre chose, et de faire la paix avec lui !

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"Trondheim"

Cherchez l'erreur dans le dessin : les gros orteils sont inversés !
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"Pacaï"

Je me rappelle avoir dessiné celui-ci en une demie-heure, un dimanche midi, le temps de regarder un épisode de "Nos années coup de coeur" !


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"Danses"

Extrait de la préface par Pierre Dubois

"Parfois les herbes s'écartent, les haies se dérobent, les cercles de trèfles foulés s'ouvrent pour laisser passer un promeneur des fées, un rêveur de lutins.Le passage est indicible comme on glisse à travers la traîne des brumes...

Ce carnet de route d'un chasseur de lutins est le journal de bord d'un voyage vers les grands songes retrouvés, c'est une quête sauvage, un itinéraire des chemins détounés...
Ouvrir ces pages de vieux grimoire c'est franchir d'un bond furtif les rives éblouies des lisières légendaires."

                                      Pierre Dubois



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C'est un peu dur de s'en rendre compte (les scans viennent d'un livre, pas des originaux qui sont chez l'éditeur), mais les reliures des livres contiennent toutes mes influences d'alors (à peu de choses près les mêmes qu'aujourd'hui), plus quelques clins d'oeil à mes potes de lycée (la signature indique "19/7/1995", mois où je passais le bac !).


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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 16:26

16 février : Impression de l'album de bande-dessinée "Tom et William", à l'imprimerie P.P.O.


Joëlle de Dargaud, en train de donner de main de maître les indications couleurs au technicien avant de lancer les rotatives. Un album est en train de naître !





Appréciez maintenant la vitesse à laquelle un cahier de 16 pages est imprimé en recto/verso!



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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 12:14

Je vous propose de refaire un petit retour en arrière, avec la planche 8 de Tom & William.

C'est la 3ème planche réalisée au moment où je préparais un projet de bande dessinée, et les enjeux de l'intrigue sont posées dans cette séquence.

Il manque encore les tous premiers croquis, étape où les décisions de cadrage et de mise en page ne sont pas encore arrêtées. On peut déjà voir que le texte va néanmoins subir une cure d'amaigrissement entre les étapes 1 et 2.


1 - Crayonné
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2 - Encrage
8


L'emplacement du texte est importante : en haut sur la première bande (ou strip), en vague dans la deuxième (on rentre dans le récit du petit garçon), et en descendant à la fin (la peur s'installe - dernier strip).



3 - Couleur (Walter)
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La couleur accompagne la montée de la tension, en passant des tons chauds et rassurants du début de la planche... vers une ambiance froide et angoissante, reflet de ce qui arrive à Tom.

  

 

 

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 11:39

Comme pour l'article précédent, je vous propose de voir 3 étapes d'une page.
En 1, le croquis à peu près définif de la page. Ici, la 16. Seule la case 5 ne sera plus la même dans la version finale : Alain ironise sur le fait que le personnage de Günnar a l'air de sortir d'un film, il est alors plus intéressant de souligner son propos en montrant le visage baigné du viking endormi, épée à la main, tel un gisant.


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L'encrage  est une étape très importante à mes yeux, et pas mal de mes idoles (Foster, Wrightson, Frazetta), sont des artistes dans la discipline.

Ici, mon encrage est plus chargé, car il me permet par l'éclairage qu'il indique de traduire les émotions des personnages, de ralentir la lecture dans ce moment important où l'on donne des infos importantes, de donner de la noblesse et de la force au guerrier endormi et d'équilibrer les masses noir/blanc dans ma page.

Ces modelés doivent aussi permettre d'éviter de charger la mule au moment de poser la couleur : Une planche doit fonctionner en noir et blanc.



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Ici la couleur de Walter accompagne la progression de la conversation par de doux aplats. Elle donne la température (chaleureuse) de l'endroit où sont les personnages.

De manière générale, j'aime les aplats car ils sont à la fois en accord avec l'esprit des vieux Strange, que j'ai assidument collectionné, mais aussi avec l'esprit de l'histoire elle-même (hommage aux revues de bandes dessinées des années 60-70 et 80).

Un dessin comme le mien, où les informations de modelés de visage, et de direction de la lumière sont données par l'encrage, n'a pas besoin d'être alourdi par des effets de couleur surappuyés.
J'ai donc opté pour la sobriété, et choisi un coloriste sur ce critère.

 
En page suivante, la discussion devient un échange nerveux, et la couleur suivra cette inclinaison par des teintes froides et surréalistes.



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